De septembre à décembre 2022, retours sur un demi-siècle d’ethnographie musicale en France (1939-1984)
Les sept séances programmées tour à tour à Pierrefitte-sur-Seine, Rennes, Carcassonne, Arudy, Bayonne, Lyon et Marseille, ont été conçues comme des temps de dialogue entre chercheurs spécialistes du patrimoine culturel immatériel et artistes attachés à cette esthétique.
Toutes sont ouvertes aux publics intéressés. Chacune comportera l’écoute commentée d’enregistrements historiques ainsi qu’une séquence de musique vivante.
Prochaines séances le mardi 13 décembre à Lyon et le jeudi 15 décembre à Marseille, autour des recherches des ethnomusicologues du Centre d’ethnologie française.
Durant les décennies qui furent autant celles de la « fin des paysans » que celles des Trente Glorieuses, Claudie Marcel-Dubois (1913-1989) et Maguy Pichonnet-Andral (1922- 2004), deux chercheuses CNRS membres du Centre d’ethnologie française, le laboratoire incorporé au musée des Arts et traditions populaires, ont sillonné la France rurale et les Outre-mer pour enquêter sur les pratiques musicales, qui étaient majoritairement le fait de non-professionnels, et leur insertion dans la vie quotidienne des communautés villageoises.
Celles qui sont regardées comme les fondatrices de l’ethnomusicologie du domaine français ont orienté leurs investigations dans trois directions principales :
• les vocalités dans leur diversité (chant monodique, polyphonique ou improvisé, langage sifflé, déplora- tion funèbre, etc.) ;
• les instruments de musique populaire, qu’il s’agisse de leurs processus de fabrication, des techniques et styles de jeu, des répertoires ou encore des modalités de transmission des uns et des autres ;
• la place des phénomènes sonores d’origine humaine dans la vie quotidienne des communautés villageoises, tant sur son versant laborieux (pastoralisme) que sur son versant festif.
Les archives sonores, photographiques et textuelles qu’elles ont ainsi constituées ont été numérisées entre 2000 et 2015 par les institutions patrimoniales qui en assurent aujourd’hui la conservation : les Archives nationales et le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée.
Un programme de recherche initié en 2013 au Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture, sous l’impulsion de Daniel Fabre, a permis de rendre ces quelque 40 000 fichiers accessibles dans Didómena, l’entrepôt des données de la recherche de l’EHESS ; il a aussi entrepris leur éditorialisation dans un site dédié, Les Réveillées.
>> Ce programme trouve son aboutissement avec ce séminaire itinérant, porté par les laboratoires InVisu et Héritages, qui bénéficie aussi du soutien du ministère de la Culture (direction générale des patrimoines et de l’architecture), du réseau des ethnopôles et de la FAMDT (Fédération des Actrices et acteurs des Musiques et Danses Traditionnelles).